jeudi 8 décembre 2011

Pornographisation



Pussycats dolls, ce sont des chanteuses?
Toutefois, cette hypersexualisation de la société n’est pas simplement causée par l’érotisation des espaces publics. Elle est également causée par la banalisation et la normalisation de la pornographie. La banalisation de la pornographie est omniprésente dans les magazines pour jeunes avec plusieurs articles portant sur la sexualité ou alors sur des conseils pour bien performer au lit. Ces articles sont adressés à des jeunes et pourtant ils peuvent proposer des choses des plus obscènes des unes des autres. L’industrie de la pornographie veut faire croire à la société, mais surtout aux jeunes en développement, qui sont beaucoup plus en quête d’eux-mêmes et à la recherche d’une reconnaissance sociale et d’une estime personnelle, ils veulent leur faire croire que pour être bien dans leur peau et dans leur vie et surtout pour ne pas être rejeté de la société, ils doivent se plier à de nouveaux comportements sexuels et consommer plus de produits de l’industrie du sexe (films, gadgets sexuels, etc.) Ainsi, depuis les années quatre-vingt-dix on peut assister au recyclage d’archétypes pornographique dans les médias, la littérature, la mode, les comportements et les fantasmes sexuels, bref cette « pornographisation » est pratiquement partout et pollue le développement des jeunes d’aujourd’hui ; particulièrement dans l’Internet.[1] De ce fait, l’hypersexualisation « va de pair avec la pornographisation des codes sociaux. La pornographie modélise les conduites sexuelles, et au-delà du sexe, les comportements des femmes et des hommes. »[2] Bref, l’hypersexualisation peut être associée à plusieurs caractéristiques de la société actuelle comme la présence de la société capitaliste, la mise en marché du corps féminin, le marketing centré sur le sexe et même l’omniprésence de la sexualité dans les médias. En gros, c’est l’émergence d’un nouveau courant dans la société : l’hypersexualisation. Ce phénomène est dû au fait que le marketing vise de plus en plus les jeunes ou les adolescents comme agents de consommation.[3]

De plus, plusieurs tendances sont empruntées au monde de la pornographie, par exemple les sous-vêtements affriolants ou les vêtements de cuir. Ces vêtements étaient autrefois réprimés par la société, ils sont maintenant portés sans gêne. De plus, il y a une pratique corporelle qui a été empruntée à la pornographie : l’épilation des parties génitales. Il paraît que cette pratique encourage au voyeurisme, car elle donne une extrême visibilité des parties intimes, en plus de supporter l’image infantile du corps, prépubère, aseptisé, voir même vierge. Le poil est devenu antiérotique, pourtant avant cela on considérait le poil comme un signe d’une sexualité saine. Il faut croire que la propreté l’emporte désormais sur la fonctionnalité du corps, puisque l’absence de poil est maintenant un signe de propreté.
Britney Spears


[1] LAPRADE, Amélie et POULIN, Richard. Hypersexualisation, érotisation et pornographie chez les jeunes, Sisyphe, 2006. [En ligne] http://sisyphe.org/spip.php?article2268 (Page consultée le 27 octobre 2011)
[2] IBIDEM
[3] MARIER, Geneviève. « Hypersexualisation : constats, réflexions et pistes d’intervention ». En ligne. P. 5-6 http://www.ifeelgood.be/NR/rdonlyres/6B2A05A8-8407-45D5-9D38-F19C771D7E8C/0/ifgPresentationhypersexualisation.pdf

La mode



La mode est un autre moyen d’érotiser les milieux publics et encore plus la jeunesse. La mode d’aujourd’hui subit une hypersexualisation grandissante et puisque la mode est généralement ce qui fait une société, par les pressions sociales qui sont exercées par les autres. Maintenant que la mode actuelle pour adulte a été abordée, il est possible de parler de la mode pour bébé, car oui la mode pour bébé est hypersexualisée également. Il existe des vêtements pour bébé qui portent des caractères sexuels, par exemple des chandails avec des messages à caractère sexuel écrit dessus ou encore des couches avec un motif de string imprimé dessus. En somme, la surenchère du sexe, ou la vente de sexe, est vraiment quelque chose qui a une influence assez grande sur la mode actuelle pour qu’elle aille jusqu’à s’infiltrer dans l’habillement des bébés qui seront la future génération. Bref, la mode hypersexualisée, tout comme l’hypersexualisation, met à profit les critères de beauté stéréotypés, érotise le corps en le montrant de plus en plus, le spécialise ou lui attribue un genre puisqu’il s’inspire des célébrités, des héroïnes de  bandes dessinées ou encore aux poupées. Si la mode hypersexualisée d’aujourd’hui prend ses origines au même endroit que l’hypersexualisation, ce qui est très probable, il est étonnant de voir à quelque point ses critères qui détermine la beauté date d’il y a assez longtemps. En effet, l’allure sexy a commencé vers les années 1950, mais le véritable crédit va au créateur de la première pin-up girl, ou « fille que l’on épingle au mur », en 1897.


Érotisation des milieux publics



Comme déjà mentionnée, l’hypersexualisation des jeunes est causée en partie par l’érotisation des milieux publics ou d’un « vacarme sexuel », soit la pollution des milieux publics avec des images à caractère sexuel qui serviront d’exemple à toutes les petites filles et tous les petits garçons qui passeront par là. De plus, les grandes marques créent une gamme de vêtements spécialement pour les fillettes pour les faire ressembler à des adultes, elles porteront donc des mini-jupes ou des soutiens-gorge avant même d’en avoir véritablement besoin. Ou alors si ce n’est pas une compagnie déjà existante qui crée une gamme de vêtements pour les jeunes filles et force les fillettes à mettre en valeur des attributs qu’elles ne possèdent pas encore. Cette marchandise crée des enfants beaucoup plus érotisés, des enfants qui pourraient devenir une marchandise consommable ou alors une marchandise sexuelle.[1] Toutefois, ce ne sont que des enfants, cette érotisation les force à devenir ce qu’elles ne sont pas : des femmes. Cette érotisation est due en partie à la révolution sexuelle des années 60. Cette révolution a permis de passer d’une sexualité plus interdite à une sexualité plus basée sur le plaisir. Ce n’est pas en soi la révolution qui a entrainé l’hypersexualisation d’aujourd’hui, c’est plutôt la publicité et les médias qui ont contribué à sa commercialisation en utilisant le corps de la femme, ou celui de l’homme, pour vendre des produits, ce qui crée une certaine sollicitation érotique dans la société. De plus, il y a aussi les émissions de téléréalité, tel qu’Occupation double,  qui montre un modèle de séduction plus axé sur le côté sexuel. C’est une chose qui peut contribuer à changer les préoccupations des jeunes ou même celles des enfants, puisque c’est ce qu’ils voient pratiquement à tout les jours.[2]

Pour continuer sur la même ligne d’idée, les médias ont favorisé, depuis les vingt dernières années, la sexualisation exagérée de l’image de la femme. Un rapport de l’American Psychological Association a même monté un rapport sur la pression de l’environnement médiatique, ce même environnement qui limite la valeur d’une personne à son apparence ou à son attrait sexuel. La pression de l’environnement médiatique serait si forte que plusieurs jeunes filles et fillettes finissent par croire que c’est la vérité. Selon ce même rapport, ce comportement aurait fait rajeunir les normes de ce qui est sexy pour la société, au point où cela influence même les femmes plus âgées.[3]
Publicité italiens accusés de sexisme (vente de vêtements)


[1] LAPRADE, Amélie et POULIN, Richard. Hypersexualisation, érotisation et pornographie chez les jeunes, Sisyphe, 2006. [En ligne] http://sisyphe.org/spip.php?article2268 (Page consultée le 27 octobre 2011)
[2] GAUVREAU, Claude. Hypersexualisation : plus qu’un phénomène vestimentaires, UQÀM, 2006. [En ligne] http://www.uqam.ca/entrevues/2006/e2006-035.htm (Page consultée le 27 septembre 2011)
[3] JULIEN, Mariette. La mode hypersexualisée, Sisyphe, contrepoint, 2006, p. 40-41

Conséquences

Banalisation de la pornographisation
Les impacts de l’hypersexualisation peuvent être divers, surtout puisque celle-ci passe par plusieurs aspects de la société. L’hypersexualisation entraine principalement des modifications au niveau du développement et du comportement, peu importe par quels aspects celle-ci passe. D’abord, il y a les conséquences liées à la consommation de la pornographie. La pornographie entraine principalement une banalisation de la sexualité chez les jeunes consommateurs et leur offre une représentation idéalisée et irréaliste de ce qu’est vraiment la sexualité. De plus, la pornographie devient le lieu de l’éducation sexuelle, ce qui enseigne aux jeunes des comportements sexuels marginalisés et beaucoup plus superficiels. Sans oublier que la consommation de la pornographie peut provoquer des réactions émotives diverses chez les jeunes, soit qu’ils soient plus centrés sur eux-mêmes dans toute circonstance ou alors entrainent des troubles affectifs.[1]

De plus, la pornographisation veut faire croire aux jeunes qu’ils connaitront l’épanouissement personnel par leur épanouissement sexuel. Donc en essayant plusieurs nouveautés ou pratiques sexuelles, ils seront eux-mêmes plus épanouis. Cette idée passe par plusieurs publications de magazine qui encourage les lecteurs ou lectrices à essayer les conseils pour être plus à la mode. En gros, tous ses magazines essaient de faire croire aux jeunes que la pornographie est hot. Mais surtout ils condensent la sexualité féminine autour de la performance sexuelle et de l’importance accordée à la sexualité adolescente bien épanouie.[2] Cette banalisation de la pornographie encourage les jeunes à modifier leur corps et à prendre conscience de celui-ci. Ainsi les jeunes se font tatouer ou ont recours au perçage. Ils peuvent aussi avoir recours à la chirurgie esthétique ou, encore plus fréquent, à l’épilation. De plus en plus jeunes, les jeunes filles ont recours à l’épilation des parties génitales créant ainsi une uniformité entre les femmes et les fillettes puisque toutes deux ont les parties génitales épilées ou dépourvues de poils. En effet, « la pornographie infantilise les femmes et féminise les enfants. »[3]

Impact de l’hypersexualisation

Pour en revenir à des impacts de l’hypersexualisation elle-même, elle renforce les stéréotypes sexuels et du sexisme, comme quoi la femme doit être soumise et l’homme doit avoir le pouvoir. De plus, elle entraine une compréhension plus mécanique du corps, comme quoi le corps serait quelque chose de malléable que l’on peut et doit modifier à des fins esthétiques et sexuelles. De plus, la sexualité en soi devient un simple rapport de communication et de consommation dans la société.[4] Sans oublier que le sexe est réduit et modélisé à une simple consommation ordinaire ou à son souci de la performance, ce qui maintenant domine la sexualité. De plus, l’hypersexualisation engendre un simili Girls Power dans lequel le pouvoir de la femme est réduit à la simple image qu’elle peut projeter d’elle-même.[5]  Sans oublier que ce nouveau phénomène engendre une perte de repères pour les jeunes par le peu de modèles positifs présent dans les médias, des distorsions cognitives dues à l’hypersexualisation des critères sexuels. Une distorsion cognitive, ou dissonance cognitive a lieu lorsqu’il y a un état de tension créé par la contradiction entre différentes cognitions, donc entre différents critères qui sont installés dans l’inconscient d’une personne, telles ses croyances ou ses opinions généralement en lien avec un milieu social ou aux sentiments et à la façon dont une personne agit.[6] De plus, elle crée des attentes et des perceptions irréalistes des relations sexuelles, ce qui engendre une désillusion et une perte de sens chez les jeunes, voire même des problèmes relationnels.

De plus, l’hypersexualisation engendre une sexualisation précoce des jeunes, ce qui veut dire des relations sexuelles plus précoces, un nombre de partenaires sexuels beaucoup plus élevé, une fréquence des relations sexuelles et la surestimation de certains comportements sexuels. Ainsi qu’une dévalorisation et une faible estime de soi, si les jeunes ne respectent pas l’image sociale que la norme voudrait qu’ils projettent.[7]

Chez les jeunes 

L’hypersexualisation a des impacts sur la société en général, mais elle en a aussi sur les agents qui composent cette même société. L’hypersexualisation a un impact précis sur les filles, elle donne aux filles un apprentissage de la séduction ou du désir de séduire par la mise en valeur sexuelle de leur être, elles ne sont donc plus elles-mêmes, mais bien leur représentation qu’elles ont d’elles. C’est ce qui explique que l’hypersexualisation rend les filles prisonnières de l’image qu’elles ont d’elles-mêmes, elles en ont besoin pour exister. De plus, la représentation que les jeunes filles ont de l’amour et de la sexualité est maintenant fondée sur le sexe et la consommation.[8] De plus, les magazines pour adolescentes, où les jeunes filles peuvent trouver réponse à leurs questions, normalisent la pornographie et enseignent aux jeunes filles que leur identité féminine est basée sur une quête incessante d’approbation. De plus, ces magazines renforcent l’idée d’une différence entre les deux sexes et enseignent la soumission des femmes et la validation du pouvoir social des hommes.[9]

En effet, les magazines pour adolescents sont axés sur l’apparence physique, les soins de beauté et les recettes de séduction ce qui crée chez les jeunes filles une obsession du paraître et les pousse à se définir uniquement par le regard que les autres ont sur elles, principalement le regard du garçon. Cette éducation plus sexuelle modifie la perception qu’elles ont de ce que devraient être une couple. Malheureusement cette représentation est de plus en plus basée sur l’attirance sexuelle uniquement, mais elle devrait plutôt permettre aux jeunes de mieux comprendre les attentes réciproques dans une relation et être basée sur un rapport amoureux et pas seulement sur une attirance sexuelle.[10]

Chez les garçons, les conséquences de l’hypersexualisation sont beaucoup moins définies que celles chez les jeunes filles. En effet, les jeunes hommes sont touchés par l’hypersexualisation, toutefois ceux-ci sont beaucoup plus touché par la performance qu’ils croient devoir démontrer que par tout le reste. L’homme doit performer tandis que la femme elle doit être attirante. De plus, la consommation de pornographie donne l’impression aux garçons de savoir ce que les filles attendent d’une relation sexuelle ou d’une relation tout court. Ce qui, encore une fois, réduit les relations à de simple relation sexuelle en oubliant la relation amoureuse.[11]



[1] MARIER, Geneviève, p. 26-27
[2] LAPRADE, Amélie et POULIN, Richard. Hypersexualisation, érotisation et pornographie chez les jeunes, Sisyphe, 2006. [En ligne] http://sisyphe.org/spip.php?article2268 (Page consultée le 27 octobre 2011)
[3]  IBIDEM
[4] MARIER, Geneviève, p. 28
[5] IBIDEM, p. 29
[6] DORON, Roland et PAROT, François. Dictionnaire de psychologie. 1ère éd. Paris, Quadrige, 1991. 218p.
[7] MARIER, Geneviève, p. 34-36
[8]  IBIDEM, p. 30
[9] IBIDEM, p. 33
[10] Gauvreau, Claude.
[11] LAPRADE, Amélie et POULIN, Richard. Hypersexualisation, érotisation et pornographie chez les jeunes, Sisyphe, 2006. [En ligne] http://sisyphe.org/spip.php?article2268 (Page consultée le 27 octobre 2011)

L'allure prostituée et l'allure proxénète

Dans l'hypersexualisation de la mode il existe plusieurs allures différentes : l’allure « prostituée », qui est très populaire depuis les années 1990, est le style où les femmes, tout âge fondu, empruntent des vêtements au milieu de la prostitution, de la pornographie, du sadomasochisme, etc.[1] Donc l’allure où la femme met en valoir ses atouts pour plaire. 


Il y a aussi la mode proxénète, qui elle touche les garçons, car contrairement à ce qu’il serait possible de croire, l’hypersexualisation ne touche pas seulement les femmes. Donc la mode proxénète ou racaille, ressemble aux chanteurs hip hop qui portent des chandails trop amples et trop longs avec des jeans qu’ils portent sous les fesses, avec ou sans ceinture, de façon à ce que l’on puisse voir leur caleçon. Cette façon de porter les pantalons vient d’ailleurs du milieu carcéral, où le port de la ceinture est interdit, mais où les rapports sexuels entre hommes sont plus fréquents. Bref, ce style donne une allure décontractée, donc cool que le garçon recherche et lui donne l’impression d’être de son temps.[2]


Pour qu'une mode soit sortie des milieux carcérales c'est à se demander si c'est vraiment une mode qui doit rester, car je ne sais pas s'il y a vraiment beaucoup de filles qui apprécie ce style...


[1] JULIEN, Mariette. La mode hypersexualisée, Sisyphe, contrepoint, 2006, p. 12-13
[2] Ibidem, p. 13-14

Bratz

Il y a aussi depuis une dizaine d’années les poupées Bratz qui ont commencé à rivaliser avec les Barbies. Ces poupées, plus jeunes, plus maquiller et plus pulpeuses que Barbie, portent des minijupes, des bas résilles et des boas à plume, elles correspondent donc exactement aux critères actuels du style sexy. Il est donc possible de reprocher à ses poupées d’avoir une influence néfaste sur les jeunes filles et de participer à leur sexualisation précoce.


Barbie ce n'était pas assez pour encouragée les jeunes filles à l'hypersexualisation, ils ont crée des poupées qui ont l'air encore plus fausses que Barbie. Ces poupées me donnent l'impression d'avoir subit une chirurgie esthétique...

Barbies



les poupées Barbie influencent la création de l’identité féminine des jeunes filles. La poupée Barbie contrairement à la poupée poupon qui est sensé enseigner aux fillettes à devenir de bonnes mères, les poupées Barbie enseignent aux fillettes à se construire une identité à partir de leur apparence, donc à prendre plaisir à s’habiller, se maquiller, se déshabiller, etc. Les Barbies initient les filles aux rituels de beauté et les influences dans leurs critères d’appréciation esthétique. C’est pourquoi Barbie a participé à promouvoir un idéal féminin stéréotypé.


Il est vrai que nos enfants doivent prendre exemple quelque part et que les Barbies sont loin d'être comme les poupées poupons. Si ce n'est pas de ses parents qu'un enfant s'inspirent alors ce sera de la télévision ou en jouant avec ses amis. Et puisque de nos jours les jouets de nos enfants ressemblent beaucoup au stéréotypes que la société veut nous afficher...